160

Les déchets révèlent notre empreinte écologique.

Pour en savoir plus, découvrez notre sélection de contenus sur

#Environnement

Les déchets nous parlent des sociétés d'hier et d'aujourd'hui.

Pour en savoir plus, découvrez notre sélection de contenus sur

#Vie quotidienne

Ce qui ressemble à un déchet est en fait un trésor.

Pour en savoir plus, découvrez notre sélection de contenus sur

#Trésor-Ou-Ordure

Certaines personnes réutilisent les déchets au lieu de les jeter.

Pour en savoir plus, découvrez notre sélection de contenus sur

#Créativité

Objets
Objets
Histoires
Histoires
Jeu
Jeu
Blog & Evènements
Blog & Evènements
À propos
À propos
MA CORBEILLE

LISTE DES [[app.bookmarks.length]] ÉLÉMENTS

ÉLÉMENTS NON FONDÉS

Manteau de manifestant fait de ballons du Royaume-Uni trouvés sur la côte belge, Bruxelles, Belgique, 2019 ; ©Maison de l'histoire européenne

Auteur Laia Puig i Espar

Lieu Édimbourg, Écosse

Date 12/02/2023

En 2019, la Maison de l'histoire européenne (MHE) a décidé de créer une exposition sur les déchets. Mais comment inciter le public à réagir à la crise des déchets ? Comment avoir, en tant que musée, un impact plus important sur la société ? Et surtout, est-il juste de demander au public de modifier son comportement si les musées ne changent pas eux aussi ?

Ce sont quelques-unes des questions qui ont émergé lors de la première réunion avec les représentants des institutions partenaires de la MHE à Bruxelles (octobre 2021). Pour y répondre, « l'activisme muséal » est devenu l'un des axes de travail du programme de partenariat de Jeter.

Ce concept peut être utilisé pour définir le travail des professionnelles et professionnels des musées en tant que défenseurs du changement au sein de leurs institutions et de leurs réseaux afin d'influencer positivement la société. Les définitions de l’« activisme muséal » ont tendance à être larges, car elles tentent de regrouper des types de pratiques très différentes et il n'existe pas de moyen standard de les classer. Le concept, qui est devenu de plus en plus populaire dans le secteur, a trouvé l'opposition de ceux qui défendent que les musées sont  ̶ et doivent rester  ̶ des espaces neutres.

Je souhaitais étudier la façon dont les musées partenaires de Jeter interprétaient l’activisme muséal, dans le but de donner un aperçu transnational du phénomène. J'ai ainsi discuté avec des collègues de la Maison de l'histoire européenne (Belgique), du Museo Guatelli (Italie), du Musée d'histoire récente de Celje (Slovénie), du Musée des cultures européennes (Allemagne), du Musée de la vie et de l'art populaires (Autriche) et du Musée ethnographique national (Pologne).

Ils ont partagé avec moi une myriade d'exemples d'activisme muséal que j'ai regroupés en trois catégories différentes :

  1. L'activisme « externe », qui s'observe dans la programmation publique des musées, c'est-à-dire dans l'interaction du musée avec les publics.
  2. L'activisme « interne », qui vise le musée lui-même et ses employés.
  3. L'activisme « institutionnel », qui prend la forme d'un plaidoyer ou de campagnes spécifiques visant à faire changer les choses au niveau gouvernemental ou politique.

Vous pouvez lire les points de vue et les exemples de ces musées dans mon article dans la publication. Comme Jeter, la plupart des cas que je présente tournent autour de la durabilité.

Les exemples que j'explore dans mon article comprennent la production d'expositions sur des sujets tels que le recyclage ou la fast fashion ; la création d'une équipe « verte » menée par des membres du personnel soucieux de l'écologie ; la rénovation d'anciens bâtiments pour les rendre plus efficaces sur le plan énergétique ; la réduction des plastiques à usage unique dans le café et les boutiques du musée ; la réutilisation d'éléments d'anciennes expositions dans les nouvelles ou la création de groupes de pression pour influencer les changements politiques majeurs autour du changement climatique.

Je pense que le projet Jeter a été un tournant pour la MHE car il a forcé le musée à adopter de nouvelles formes d'activisme et à les identifier comme telles. Par exemple, Jeter est une exposition circulaire et le projet inclut un processus participatif qui fait une place aux voix d’expertes et d’experts locaux du déchet dans l'exposition. Le projet a également suscité des discussions sur la façon dont les déchets peuvent être réduits dans les différents projets du musée.

Dans mon article, j'aborde les limites de l’activisme muséal, comme la crainte d'une réaction négative du public lorsqu'on fait ouvertement campagne, dans le musée, pour certaines causes. Certaines professionnelles et certains professionnels avec lesquels j'ai discuté sont prudents et n'utilisent pas le mot « activisme » pour désigner leurs activités. Mais, comme je l'ai constaté, leurs institutions s'engagent ouvertement dans la poursuite du changement social et la plupart des membres de leur personnel s'accordent à dire que les musées sont des outils puissants pour influencer la société, ce qui prouve qu'ils ne considèrent pas du tout cet espace comme neutre.

Selon moi, l'activisme (externe, interne ou institutionnel) n'est pas déterminé par le nom qu’on lui donne, mais par ce que l’on fait en tant que membres des équipes des musées.

Nous espérons que Jeter incitera les musées à formuler des messages sur la crise climatique et à influencer le changement, qu'ils utilisent ou non l'étiquette « activisme muséal » pour le faire.

Laia Puig i Espar
Consultante culturelle

Laia Puig i Espar travaille au National Museum of Scotland en tant que Exhibitions & Displays Officer. Elle a travaillé en tant que productrice et conservatrice sur un portefeuille varié de projets culturels. Il s'agit notamment de la diffusion de l'histoire (l'exposition du centenaire de PEN International), de l'élargissement de l'accès à la littérature (Engage!) et d’une exposition sur l'urbanisme du futur (Exit Design). Elle s'intéresse à la manière dont les récits sont construits dans des expositions et peuvent provoquer des changements positifs dans la société. C'est pourquoi, au cours de son Master en gestion des arts et de la culture au King's College de Londres, elle a étudié les musées militants. Elle a rejoint la Maison de l'histoire européenne en tant que stagiaire Schuman en 2021, où elle a contribué à la dimension activiste du projet Jeter.